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Lardiers
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Histoire

HISTOIRE

 

Toponymie :

 

De Lardario en 1045 à Lardiers de 1698 à nos jours, le nom de notre village a connu bien des variantes. Mais l’étymologie de ce nom est problématique !

 D’ aucuns prétendent qu’il vient de «lardarium» «charcutier» qui se dit «lardier» en occitan et «lardiers» en occitan provençal. Voilà qui ouvre l’appétit !

 On a pu aussi évoquer le verbe «ardre» : aucun cours d’eau pérenne ne coulant dans la commune, le climat a pu être considéré comme «aride».  Voilà qui donne soif !

  

Sachons qu’il existe un Lardier (sans S) dans le 05, voisin de Galard comme notre Lardiers est proche du Chastelard. Ne serait-il resté, dans les deux cas, que le radical «Lard» auquel aurait été greffé le suffixe «-érii» ou «-éry» ou «-ério» ? C’est un peu tiré par les cheveux !

 

Référons-nous plutôt à Louis Pelloux, auteur en 1879 d’une monographie sur Lardiers : en langue celtique «Lardia» désignait un pâturage et «arda» signifiait tantôt «pâturage» tantôt «brebis» ; ainsi le village aurait été fondé là où l’herbe est bonne pour les troupeaux … et pour la survie des habitants !

 

Mais voilà qu’en 1887 Louis Pelloux le mot revient sur ses affirmations : le nom de Lardiers proviendrait de «ladre», dérivé de «Lazare» (cf «lazaret») qui désigne un «lépreux» : le «R», comme il arrive souvent, s’est simplement déplacé. Une charte de 1266 mentionne : « Castrum de Larderii valgarit apellatur hospital de Lardery » (« Le château de Lardiers est vulgairement appelé hôpital des Ladres »). En effet vers le X ème siècle les moines lazaristes fondèrent ici un hôpital pour soigner les lépreux ou «ladres». Bon ! Mais comment s’appelait le village avant la fondation de l’établissement ?

 

  Histoire :

 

Les Romains étaient présents au Chastelard, au sommet d’une colline à l’ouest : on y a retrouvé de très nombreuses lampes à huile votives - signe que le lieu était devenu un sanctuaire - et des pièces de monnaie. Le site fut abandonné au début de l’ère chrétienne. Mais le village de Lardiers proprement dit fut vraisemblablement fondé au X ème siècle, à une époque où les invasions barbares n’étaient plus à redouter. Les habitants, descendant du Chastelard et de Malcor («mauvais col»), le vrai village primitif situé à environ sept kilomètres au nord et particulièrement inconfortable quand soufflait le mistral, s’installèrent sur les terres cultivables et bonnes pour les troupeaux.Il s’étend au centre d’une plaine à 782 mètres d’altitude et repose sur un banc de rochers de formation calcaire. De nombreuses sources naissent à proximité.

Aux alentours de 1045 les moines lazaristes y fondèrent pour les lépreux, très nombreux à l’époque, un hospice flanqué d’une chapelle (les actuels château - ou Commanderie - et église). Avant 1215 les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, futurs chevaliers de Malte, en prirent possession…et le perdirent avant qu’il ne leur soit restitué, en 1266. La Commanderie des chevaliers deviendra un asile pour les pélerins se rendant en Terre Sainte. Et ce n’est pas un hasard si le village le plus voisin se nomme … L’Hospitalet !

Au XIV ème siècle Lardiers eut à subir la peste noire et les méfaits de bandes de brigands dont la plus sinistre, celle de Raymond de Turenne, fit un véritable massacre des malheureux habitants, sans réussir toutefois à démanteler le château. Dès lors le village fut déserté au moins jusqu’en 1470.

En 1540 il n’y avait que huit familles à Lardiers. Mais à la fin du XVI ème siècle, sous Henri IV, la population connaît un grand essor : à la fin du XVII ème siècle on comptait environ 500 habitants, bien plus qu’aujourd’hui ! Ajoutons que la plus grande partie de la population vivait des produits de l’herboristerie et de la droguerie : la montagne de Lure si riche en plantes aux vertus médicinales est toute proche !

Fait plutôt surprenant : les chevaliers de Malte restèrent propriétaires de la terre de Lardiers de 1266 jusqu’en 1790 ! Sous la Révolution leurs biens furent confisqués et leur Commanderie devenue château fut vendu aux enchères en 1793. Depuis le bâtiment est propriété privée.

 

  

Le 2 décembre 1851 la II ème République fut renversée par le coup d’ Etat de Louis-Napoléon Bonaparte. La nouvelle en parvint le 4 décembre dans le département des Basses-Alpes. Le 5 décembre les «Montagnards» de Lardiers, républicains insurgés, armés de fusils ou de faux, rejoignirent ceux d’Ongles, de Saint-Etienne et de Cruis. La colonne qui grossit tout au long du chemin se dirigea vers la sous-préfecture de Forcalquier. Ils furent 8000 dans tout le département à entrer en résistance : le département des Basses-Alpes est le seul de France où se produisit un événement aussi considérable. L’insurrection fut, on le sait, un échec et à Lardiers 23 personnes furent rattrapées par la justice de Bonaparte : méprisés par la Commission mixte qui les jugea - on les désigna tous en bloc comme cultivateurs, ce qui était loin d’être le cas - ils furent condamnés à la déportation en Algérie. Le Monument aux Morts de la commune porte une plaque commémorative de ces tristes événements ; elle fut inaugurée en 2002.

 

 

 

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